mercredi 14 janvier 2009

La restauration


L’hiver porte conseil. Il permit d’arpenter les salons et puces nautiques à la recherche de la manille inaltérable, du dernier bouquin traitant de l’aménagement intérieur des coques et des rénovations époxy. La mise en bouche nautique familiale semblait claire. Le mois de juillet à poncer, le mois d’août sur les canaux, du Loing à la seine et de la seine à l’île de ré. Rassuré par la salinité de l’eau, la proximité des berges et la lenteur du courant, l’acclimatation devait être simple et sans soucis. La réalité fut autre. Travailler à la restauration d’une petite unité est une sinécure. Outre l’inconfort lié au travail dans de petits volumes, les matériaux utilisés s’avèrent particulièrement toxiques. Ma peau se rappelle encore le picotement des fibres de verre, et mes bronches la nocivité des résines époxy. Le ponçage de la coque en scaphandrier par les chaudes journées d’été, amène à des états de transes qui confinent à l’extase. Les boiseries furent démontées, restaurées et revernies (merci à Maria pour ces trois couches). La coque poncée, mastiquée et peinte à l’époxy. Les hublots ajustés, sikaflexé et boulonnés. Le capot commandé à un des rares ship de paris n’ayant pas les dimensions ad hoc amena au meulage du pont pour son montage. Le pied de mat, qui à l’origine se résumait à une semelle de bois posée sur le pont fut remplacé par une pièce inox. Son façonnage fut l’occasion d’aborder la caste des chaudronniers. Les plans furent inspirés de ceux délivrés par l’amicale des Golifiens dont le forum sur le Web fut une source inépuisable d’inspiration. Le moteur fut révisé par un des rares mécanos d’hors bord de la région parisienne. Sceptique en voyant l’engin, ses a priori tombèrent quand il le démarra au troisième coup après dix ans d’hivernages.




A la fin juillet, une inspection précise des boulons de quille assermentés 9 mois auparavant par l’œil expert de mon géniteur m’amena à une conclusion inverse. Rouillés jusqu'à l’os, il était impératif de les changer à moins de risquer au pire de déquiller, au mieux la fuite permanente. N’étant pas équipé d’une taraudeuse, il fallait faire appel à un professionnel. Deux cent heures de bricolages plus tard, le timing de l’option rivière étant dépassé par une remise en état plus longue que prévu, le bateau fut convoyé à la rochelle. Confié in extremis au chantier « naval force 3 » (ceux qui prépare les bateaux de Dejoyeux …) pour le changement des boulons, la première mise à l’eau s’effectua le 6 août 2007 après 14 ans de cale sèche. L’expérience dura 30 minutes. Une fuite raisonnable du passe coque des toilettes me poussa à un re grutage in petto. Une choucroute de fibre bien ajustée condamnera cette ouverture superflue dans la coque. La mise à l’eau définitive eut lieu le 9 août 2007. S’ensuivit 2 jours d’ajustements de tout poil. A noter tout particulièrement un problème sur les bas haubans dont la longueur se retrouva inadaptée par le changement de pied de mat. Il fallut dégotter des ridoirs de 15 cm adaptés aux cadènes surdimensionnées du golif, ridoirs adaptés introuvables chez les 10 shipchandlers du plateau technique des Minimes (merci encore à naval force 3 et ses poubelles magiques). L’électricité a été refaite dans la foulée. Basé sur un principe de faible consommation, seront conservés un seul plafonnier LED en cabine, une tête de mat LED réglementaire sur les unités de moins de 7 m, un loch, un sondeur et une pompe de cale. Le choix s’est porté sur une batterie portable rechargeable sur le secteur. Un pilote typer Raymarine ST 1000 est mis en place sur une batterie au plomb de 17 A autonome et rechargeable par le hors bord. Hélène usera ses yeux sur les housses des matelas, qui n’avait pas résistés à l’humidité du Loiret. Le confort reste modeste pour la nuit, mais suffisant pour la sieste (il faudrait sans doute combler le triangle avant pour agrandir la couchette)

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